Rando du Dimanche
: Audinghen
Nombre de participants: 20
Nombre de kilomètres: 11 kilométres 100 métres
Dates:
07/06/2020

Dimanche 7 juin : « A la découverte d’une mystérieuse épave » 20 participants en deux groupes de 10 pour respecter les règles de la deuxième phase de déconfinement.
C’est avec un grand plaisir que nous revivons la possibilité de randonner.
Les deux groupes sont partis de la rue de la plage au Cap Gris Nez, pour rejoindre l’estran bien dégagé à cette heure de marée basse.
Nous croisons quelques pêcheurs à pied bien dépités car les moules ne sont pas au rendez-vous ! Il en est de même pour les bouchots (pieux de bois pour l’élevage de moules) qui semblent bien vides !
Par quel mystère les moules d’Audinghen ont-elles disparues ?
La progression se fait sur cette vaste étendue de sable parsemée de flaques de petits ruisseaux qu’il faut tout de même contourner ou simplement enjamber.
Nous voici devant la mystérieuse épave :
Nous sommes le 2 décembre 1917, l’hiver est là, avec ses habituelles tempêtes.
L’horizon est aussi gris qu’indicible, quand se dessine, tant bien que mal, au lointain, la silhouette d’un navire, qui aux prises avec une mer assassine, s’approche dangereusement des côtes. Battu par les vagues, le bâtiment finit par s’échouer sur la plage de Tardinghen, faisant une victime, le soutier John Bilsborough.
C’était un chalutier à vapeur de 37 m, réquisitionné par l’armée britannique en 1915 pour servir de navire démineur.
Il est affecté à la célèbre Dover Patrol, basée à Dunkerque et à Douvres, dont la mission était d’empêcher le passage de bâtiments de guerre allemand dans la Manche.
Plus ou moins visible selon les saisons et les années, l’épave gît depuis 103 ans sur la plage, et sert d’aquarium naturel à marée basse. On peut aisément y observer crabes, poissons plats, étoiles de mer...
Mais qui est donc ce mystérieux Lord Grey qui donne son nom à un navire ?
Il s’agit de Charles Grey, nommé en 1806 Premier Lord de l’Amirauté, puis en 1807 ministre des affaires étrangères, rien que ça !
Et ce n’est pas tout puisque qu’il devient premier ministre en 1830 et fait voter l’abolition de l’esclavage au sein de l’Empire Britannique en 1833.
Je ne résiste pas à l’envie de vous donner cette dernière petite anecdote historique : c’est pour lui rendre hommage qu’un très méconnu thé noir aromatisé à la bergamote va être nommé Earl Grey… Oui, oui ! Alors maintenant vous penserez à cette petite anecdote lorsque vous prendrez votre prochaine tasse de thé !
Maintenant Cap sur Wissant mais à effectif réduit de 3 personnes dans chaque groupe. Quelques participants ont préféré écourté pour ménager les articulations ou pour être à l’heure à un RDV.
Nous observons les grandes plaques noires et souples de tourbe. Ces tourbières se seraient formées entre 3 800 et 800 ans avant notre ère.
A quelques encablures du rivage ont peut observer la présence d’un banc de sable qui semble s’allonger d’année en année. Fermera-t-il un jour la baie de Wissant ?
Voici le grand escalier qui marque notre arrivée à Wissant et la moitié du parcours. Une petite pause s’impose.
Le retour se fait par la dune et les pas sont alors plus lourds et plus lents dans ce sable mou qui se dérobe. Au détour du chemin un observatoire nous permet de découvrir une zone humide où s’ébattent un couple de cygnes, des canards, et leurs canetons et un Foulque macroule (d’après Lyse).
Bientôt nous retrouvons la plage à la recherche du chemin à travers dune qui nous permettra de rejoindre le GR120.
Mais le groupe 1, pressé de retrouver ce GR s’aventure dans la dune et se retrouve cerné par les argousiers et les ronces qui chatouillent les mollets. Après quelques hésitations, tous retrouvent le bon chemin et retournent au point de départ en passant grâce à un petit pont au-dessus du ruisseau du Châtelet et en grimpant la falaise herbeuse. Un dernier point de vue nous permet de voir un énorme porte containers, comme celui sur lequel travaille le fils de Laurence.
Une bien agréable randonnée de reprise. Retrouvons nous vite sur d’autres chemins !