Rando du Dimanche : Esquelbecq du chateau au bois
Nombre de participants: 31
Nombre de kilomètres: 11 kilométres 0 métres
Dates: 02/04/2023
Rendez-vous dominical de l’ARCO à Esquelbecq, balade et visite patrimoniale préparées par Dominique et Pierre.
Esquelbecq est une petite commune, son nom est d’origine Flamande et signifie « la rivière aux glands » surement dû à la présence de nombreux chênes. Depuis 2007, Esquelbecq possède le label Village du livre. C'est l'un des huit villages du livre de France et le seul village à posséder ce label au nord de Paris. Il représentera la région Haut-de-France pour l’émission « le Village Préféré des Français » 2023.
Nous sommes 31 randonneurs au départ sur la grand ‘place, cœur du village qui accueille la Maison du Westhoek, centre touristique de la commune qui regroupe l’office du tourisme, la médiathèque, etc. La présence de quelques belles habitations contribue à donner à la place son cachet.
Nous prenons la rue de la gare et longeons l’enceinte latérale du parc du château, puis empruntons la rue du Souvenir, la rue Deblock pour arriver à la mairie.
Cette ancienne maison de maître datant du 19ème siècle est l’actuelle mairie depuis 1998. Elle se situe dans un parc arboré avec mare et verger qui possède de nombreuses variétés anciennes.
Nous passons devant le cimetière militaire britannique réalisé en 1918 à la suite de la bataille du mont Kemmel - il contient près de 700 sépultures des Première et Seconde Guerres mondiales.
Nous continuons par la Somme Straete, la rue de Pitgam, la Geete Straete vers l’étang de pêche via un sentier herbeux, puis le chemin du Héron jusqu’à une petite chapelle.
Celle-ci est encadrée de deux beaux tilleuls et a été édifiée en 1864 en reconnaissance d’un vœu exaucé. « Manant ou pèlerin qui passez par ici, mettez genou à terre et invoquez Marie ».
Un chemin herbeux, puis la rue de Bergues nous ramène sur la place.
Cap au sud par la rue de Wormhout.
Passage devant la brasserie Thiriez. Celle-ci est née en 1996 sur le site d’une ancienne ferme-brasserie. On y brasse la bière locale, la blonde d’Esquelbecq.
Nous suivons la rue des Vétérans sur un bon kilomètre jusque la Plaine au Bois, site de mémoire de la Seconde Guerre mondiale où s’est produit un massacre honteux.
Le 28 mai 1940, alors que les combats faisaient rage, les Allemands attaquent le nœud routier de Wormhout, point stratégique de leur progression vers Dunkerque, défendu avec acharnement par les Britanniques. Durant cet affrontement, une centaine de soldats anglais sont faits prisonniers, puis menés et enfermés dans une grange implantée sur une pâture au lieu-dit « la Plaine au Bois » à Esquelbecq. Ils sont alors assassinés par des membres du régiment SS d’Adolf Hitler, la garde personnelle du führer, qui n’ont pas supporté que l’on puisse leur opposer une telle résistance. Cette exécution, ponctuée d'atrocités, est connue sous le nom de « massacre de Wormhout » bien qu'elle ait eu lieu en réalité sur la commune voisine d'Esquelbecq. Le site de mémoire de la Plaine au Bois, où s’est produit ce massacre honteux, existe grâce à la vigilance d'élus qui ont d'abord évité que la pâture ne soit soumise au remembrement et devienne ainsi un champ tout à fait banal. Le visiteur y découvre une réplique de la grange au toit de chaume où a eu lieu le carnage, une stèle qui rappelle la mort de 300 personnes combattantes et civiles, ainsi qu’un belvédère de cinq mètres de haut. Le livre « Le Massacre Oublié » publié en 2001 raconte ces faits historiques.
Retour par le chemin de Rubrouck, puis par un sentier de terre qui nous ramène au château :
Le château d’Esquelbecq a la forme d’un grand quadrilatère flanqué de huit tourelles. Un liseré de pierres blanches le ceinture à mi-hauteur et aurait pour signification la haute puissance des seigneurs du lieu. L’édifice, auquel on accède par deux ponts, est entouré de douves.
On suppose qu’un premier château en bois a existé dès le 9ème siècle afin de protéger des invasions nordiques mais rien ne prouve qu’il existait à l’endroit actuel.
La dernière restauration générale du château date de 1606, date que l’on pouvait lire sur le donjon avant son effondrement. Cette restauration permit de rajouter de nombreuses fenêtres dans les murs dont l’épaisseur dépasse parfois 1 mètre en certains endroits de leur base.
Le château et ses dépendances ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 24 juillet 1944. En septembre 1984, l’effondrement du donjon suscita la création d’un comité de sauvegarde du patrimoine d’Esquelbecq qui permit le classement de l’édifice en tant que Monument Historique.
On peut apercevoir depuis ses grilles : le colombier datant de 1606, le jardin à la française jouxtant un parc boisé, la conciergerie (1590).
De retour sur la place, nous voilà face à l’église, hélas fermée, malgré les appels infructueux aux édiles par un sympathique bouquiniste pour nous la faire ouvrir, dommage !
L’église Saint-Folquin d’Esquelbecq est très ancienne (10ème siècle). Elle a été constamment remaniée jusqu’au 17ème siècle pour devenir une hallekerke typique des Flandres. (3 nefs même hauteur qui communiquent entre elles).
Celle-ci présente en effet trois nefs d’égales dimensions. Elle est classée à l’inventaire des Monuments Historiques depuis le 20 juillet 1945.
L’église du village est dédiée à Saint-Folquin, cousin germain de Charlemagne et 15ème évêque de Thérouanne, mort à Esquelbecq le 14 décembre 855. Ce dernier est invoqué contre les fièvres et pour les femmes en mal d’enfant.
Malheureusement, le 11 avril 1976, dimanche des Rameaux, vers 17 h 30, un gigantesque incendie a ravagé totalement l’église. Seuls les fonts baptismaux et la sacristie ont été épargnés. L’église fut rouverte au culte le soir de Noël 1978. Le caractère architectural flamand des 16ème et 17ème siècles auquel s’est attaché l’architecte est une belle réussite.
Cette balade patrimoniale nous a ouvert l’appétit et il est temps d’aller se restaurer !
Carbonnade flamande ou autres mets délicieux nous attendent à l’estaminet « La Régalade ».
Après le repas, visite du musée des Gigottos : Atelier de création d’automates surprenants et rigolos contenant une belle collection de personnages tous créés sur place.
Déambulation autour de la place à la découverte des bouquinistes avant le retour à la maison.
Journée bien remplie !
Merci à tous les participants.